mercredi 16 juillet 2014

Loi n° 2014-640 du 20 juin 2014 relative à la réforme des procédures de révision et de réexamen d'une condamnation pénale définitive

La loi n° 2014-640 du 20 juin 2014 réforme les procédures de révision et de réexamen d'une condamnation pénale définitive. Elle opère une fusion des procédures de révision et de réexamen d’une décision pénale et créé un organe unique : la Cour de révision et de réexamen des condamnations pénales. Cette juridiction sera chargée d'examiner à la fois les demandes de révision des condamnations définitives après une erreur de fait et les demandes de réexamen des condamnations définitives après une erreur de droit, constatée par la Cour EDH.
Les conditions d'ouverture d'une révision des condamnations pénales sont modifiées par le texte : le nouvel article 622 du Code de procédure pénale dispose que  « La révision d’une décision pénale définitive peut être demandée au bénéfice de toute personne reconnue coupable d’un crime ou d’un délit lorsqu’après une condamnation vient à se produire un fait nouveau ou à se révéler un élément inconnu de la juridiction au jour du procès, de nature à établir l’innocence du condamné ou à faire naître un doute sur sa culpabilité. ». Selon le nouvel article 622-1 du Code de procédure pénale, « Le réexamen d'une décision pénale définitive peut être demandé au bénéfice de toute personne reconnue coupable d'une infraction lorsqu'il résulte d'un arrêt rendu par la Cour EDH que la condamnation a été prononcée en violation de la Convention EDH ou de ses protocoles additionnels (...). Le réexamen peut être demandé dans un délai d'un an à compter de la décision de la Cour EDH. Le réexamen d'un pourvoi en cassation peut être demandé dans les mêmes conditions ».
Désormais, les demandes en révision en réexamen devront  être adressée à la commission d'instruction des demandes en révision et en réexamen, qui se prononcera sur leur  recevabilité.
L'article 622-2 du Code de procédure pénale prévoit que la révision et le réexamen peuvent être demandés par le ministre de la Justice, le procureur général près la Cour de cassation, le condamné ou, en cas d'incapacité, son représentant légal, après la mort ou l'absence déclarée du condamné, par son conjoint, le partenaire lié par un Pacs, son concubin, ses enfants, ses parents, ses petits-enfants ou arrière-petits-enfants, ou ses légataires universels ou à titre universel. La révision peut, en outre, être demandée par les procureurs généraux près les cours d'appel.
La loi du 20 juin 2014 organise également une nouvelle procédure de conservation des scellés dans les affaires criminelles définitivement jugées et impose l'enregistrement sonore des débats des cours d'assises.


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