lundi 12 mai 2014

Civ. 1re, 2 avril 2014 (n°13-11025) : intention libérale d’un concubin ayant supporté seul les mensualités d’un prêt immobilier

Deux concubins acquièrent un immeuble en indivision. Une partie du prix a été payée au moyen d'un prêt souscrit solidairement, mais dont les échéances ont été supportées par M. X... seul jusqu'à la séparation des concubins. Mme Y assigne M. X en ouverture des opérations de comptes, liquidation et partage de l'indivision et pour voir ordonner la licitation et dire qu'il est redevable d'une indemnité d'occupation. La cour d’appel considère que M. X avait gratifié Mme Y d'une donation en ayant réglé seul les échéances du prêt jusqu’à la séparation du couple et qu’il n’y a donc pas lieu à paiement d’une indemnité. Elle considère que l'acquisition indivise faite par moitié, alors que Mme Y  était, aux termes de l'acte de vente, sans profession, et que le couple avait eu ensemble deux enfants à l'époque de l'acquisition, établit l'intention libérale de M. X en faveur de celle-ci, indépendamment de toute notion de rémunération. Ainsi, une telle donation emportait nécessairement renonciation de M. X. à se prétendre créancier de l'indivision au titre des remboursements du prêt effectués par lui seul jusqu'à la séparation du couple. La Cour de cassation approuve la cour d'appel d’avoir souverainement constaté dans les circonstances de la cause l'intention de l'emprunteur de gratifier sa concubine. 


 En complément des ouvrages suivants :