jeudi 13 février 2014

Soc., 25 septembre 2013 : réparation du préjudice d’anxiété pour les salariés victimes de l’amiante

Dans une affaire dans laquelle 37 salariés avaient été contaminés par une inhalation prolongée de fibres d’amiante sur leur lieu de travail, la chambre sociale de la Cour de cassation casse un arrêt de la cour d’appel qui avait alloué aux salariés en réparation de bouleversements de leurs conditions d’existence dans la mesure où « contaminés par une inhalation prolongée de fibres d'amiante sur leurs lieux de travail, les salariés voient leur projet de vie bouleversé indépendamment de l'inquiétude face au risque de déclaration à tout moment d'une pathologie grave et qu'un tel bouleversement dans les conditions d'existence, autre composante du préjudice dit de contamination, est une réalité en ce qu'il est lié à une probable perte d'espérance de vie, ces salariés étant ainsi privés de la possibilité de penser leur avenir avec sérénité puisque contraints dans leur vie quotidienne de tenir compte de cette réalité au regard des orientations qu'ils sont ou seront amenés à donner à leur existence, ce qui n'est pas sans conséquences sur leur entourage ».
La Cour de cassation casse, au visa de l’article 1147 du Code civil et en application du principe de la réparation intégrale du préjudice, estimant que « l'indemnisation accordée au titre du préjudice d'anxiété répare l'ensemble des troubles psychologiques, y compris ceux liés au bouleversement dans les conditions d'existence, résultant du risque de déclaration à tout moment d'une maladie liée à l'amiante ».


Dans les revues : D. 2013, Jur. p. 2954, note A. Guégan-Lécuyer

En complément des ouvrages suivants :