lundi 9 janvier 2012

L'achat d'un logement par les concubins

Les concubins disposent de plusieurs solutions pour acheter un bien immobilier ensemble :


Indivision

Principe

Les concubins achètent tous deux le logement et en deviennent propriétaires indivis.

Ils ne détiennent pas forcément une part égale du bien : l'acte d'achat précise dans quelle proportion chacun est propriétaire du bien, quelles que soient les modalités d'acquisition et notamment les modalités d’un éventuel d'emprunt.

Avantages

C’est la solution la plus simple et la plus courante.

Inconvénients

- Chaque propriétaire, et donc chaque concubin, peut demander à vendre sa part à tout moment.

- En cas de décès de l’un des concubins, les héritiers (enfants, ascendants, frères et sœurs notamment) sont en droit de demander également la vente de leur part.

- La cession de parts entre propriétaires indivis est soumise aux droits d'enregistrement au taux normal (5,09% en 2011).

- Lorsque la répartition de la propriété du bien mentionnée à l’acte ne correspond pas à la réalité de l’apport de chacun (par exemple, il est mentionné que chacun a apporté 50% du prix mais en réalité, l’un a apporté 75% et l’autre 25% seulement), Le fisc peut considérer qu’il s’agit d’une donation déguisée et réclamer des droits se montant à 60% de la somme ainsi transmise. En cas de séparation des concubins, celui qui a engagé plus de fonds que l’autre devra prouver qu’il a consenti un prêt et non une donation s’il veut récupérer les sommes engagées.

Conseils

- Signer une convention d'indivision chez un notaire : cette convention est d’une durée maximale de 5 ans mais elle est renouvelable. Elle interdit toute vente ou partage pendant cette durée.

- Prévoir l'insertion d'une clause de rachat au profit du survivant : en cas de décès d’un concubin, l’autre pourra racheter leurs quotes-parts aux héritiers du défunt.

- Si les concubins ont investi des sommes inégales dans le bien sans en faire mention sur l’acte d’achat, ils peuvent établir un contrat de prêt au moment de la signature de l’acte. En l’absence de contrat de prêt, le concubin qui a apporté la part la plus petite peut, lorsqu’il le souhaite, établir une reconnaissance de dette ou reconnaître la dette dans une clause de son testament.

Société civile immobilière (SCI)

Principe

Avant d’acheter leur bien immobilier, les concubins créent une société civile immobilière. Ils apportent alors un capital égal au montant de la transaction : ils détiennent alors des parts de la SCI. C’est cette société qui est la propriétaire du bien.

Avantages

- Il est plus facile de partager un patrimoine constitué de parts sociales.

- En cas de décès d’un concubin, les héritiers ont moins de pouvoirs qu’en cas d’indivision car les décisions se prennent à la majorité stipulée dans les statuts. Le concubin survivant est mieux représenté et ne se trouve pas totalement à la merci de la décision des héritiers.

 

Inconvénients

- Sur le plan fiscal, la SCI ne permet pas de transmettre le bien à des conditions fiscalement avantageuses mais certains mécanismes (comme le démembrement croisé des parts ou l’insertion d’une clause d’agrément dans les statuts de la SCI) permettent de limiter ces inconvénients.

- Le fonctionnement de la SCI est relativement lourd et couteux (frais administratifs et comptables).

Tontine ou « clause d’accroissement »

Principe

Il s’agit pour plusieurs personnes, par exemple deux  concubins, d’acheter un même bien, meuble ou immeuble, en commun.

La clause est insérée dans l’acte d’achat : elle prévoit que le bien reviendra en pleine propriété au dernier des survivants, après le décès de tous les autres co-acquéreurs.

Le survivant est supposé avoir été seul propriétaire du bien depuis le jour de l'acquisition et ses co-acquéreurs, décédés avant lui, sont supposés n'avoir jamais possédé ce bien.

Avantages

- Le bien est censé n'avoir jamais fait partie du patrimoine du défunt : le bien ne fait pas partie de la succession et  échappe ainsi aux règles de la réserve héréditaire (il n’est pas comptabilisé dans le calcul de la part revenant aux héritiers réservataires tels que les enfants) et des libéralités (il n’est pas soumis aux droits de mutation de 60%), ce qui est avantageux pour le concubin survivant.

- Lorsque le bien constitue la résidence principale des personnes concernées au moment du décès, le concubin survivant ne paie que les droits de mutation à titre onéreux peu élevés, à condition que la valeur du bien ne dépasse pas 76 000 € (en 2011).

Inconvénients

- Le plafond d'exonération est bas pour un bien immobilier (76 000 euros en 2011).

- Il faut l’accord des deux concubins pour vendre ou attendre le décès de l’un d’eux.

 En complément de l'ouvrage :