mercredi 27 mars 2013

Civ. 1re, 31 octobre 2012 (n°11-24324): étendue de la responsabilité du garagiste


Les époux X... ont fait procéder, en décembre 2004, à la réparation de la boîte de vitesses de leur véhicule. En novembre 2005 et mars 2006, de nouvelles pannes surviennent. Les époux X et leurs ayants-droit estiment pouvoir rechercher la responsabilité du garagiste.

Cette espèce pose une nouvelle fois la question de l’étendue de l’obligation de résultat mise à la charge du garagiste quant aux réparations.

La cour d’appel déboute les époux de leurs demandes au motif qu’il n'était pas établi que l'oxydation de la boîte de vitesse existait déjà au moment où ils ont confié leur véhicule au garagiste. Elle relève que « le véhicule avait parcouru, sur une période de onze mois, près de 12 000 kilomètres entre la dernière intervention de la société et la nouvelle panne et que, selon l'expert judiciaire, il n'était pas possible que le véhicule eût pu parcourir normalement une telle distance avec des axes de fourchettes oxydés ».

Dans un arrêt du 31 octobre 2012, la première chambre civile de la Cour de cassation estime que « la responsabilité de plein droit qui pèse sur le garagiste réparateur ne s'étend qu'aux dommages causés par le manquement à son obligation de résultat. Il appartient en effet à celui qui recherche cette responsabilité, lors de la survenance d'une nouvelle panne, de rapporter la preuve que les dysfonctionnements allégués sont dus à une défectuosité déjà existante au jour de l'intervention du garagiste ou sont reliés à celle-ci ». Le client qui souhaite mettre en jeu la responsabilité du garagiste doit prouver, lors d'une nouvelle panne postérieurement à la réparation, que cette nouvelle panne est bien dû à un défaut qui existait déjà lors de l'intervention du garagiste ou qui résulte de cette intervention. 

La Cour de cassation réaffirme la solution qu’elle avait déjà adoptée dans un arrêt du 4 mai 2012 (clic).


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